Région : Provence-Alpes-Côte-d’Azur – Superficie : 5 632 km – Point culminant : la Barre des Ecrins (4 102 m) dans le massif du Pelvoux.
Chef-lieu : Gap. 2 arrondissements . 30 cantons. 176 communes. – Population : 113 300 hab. (recensement 1990)
Histoire
Sans remonter à l’âge du Bronze, le passé des Hautes-Alpes s’ordonne autour de celui des trois principaux 3 pays 2 qui composent, aujourd’hui ce département : Le Briançonnais, l’Embrunais et le Gapençais où, après la conquête des Alpes par Auguste, en l’année 14, régna la 3 pax romana 2. Christianisés au 5ème siècle, deux évêchés y furent créés : l’un à Embrun qui dominait la province des Alpes-Maritimes et qui s’annexa le Briançonnais vers le milieu du 11ème siècle; l’autre à Gap, intégré à la 2ème Narbonnaise. A la fin de ce siècle, les comtes d’Albon avaient fondé la première branche des « Dauphins de Viennois ». Nos trois « pays » vinrent s’y réunir pour faire corps avec le Dauphiné qu’Humbert II « transporta » au royaume de France en 1349. Désormais leur histoire se confondit avec celle du royaume des lys. La guerre de Cent Ans fut marquée par l’intervention de Jacques Gélu, archevêque d’Embrun (1369-1432), auprès de Charles VII, en faveur de Jeanne d’Arc. Les guerres d’Italie amenèrent dans cette région-frontière un incessant mouvement de troupes dont elle eut fréquemment à souffrir, moins toutefois que lors des guerres de Religion qui valurent au Dauphiné le surnom de « Province des misérables ». Deux noms dominent ce moment de l’histoire : celui de Guillaume Farel, l’un des grands réformateurs, né à Gap en 1489, et celui de François de Bonne, duc de Lesdiguières, né à St-Bonnet en 1543, mort à Valence en 1626, le dernier connétable de France, ami fidèle d’Henri IV, dont le début de la carrière prestigieuse fut marqué par la prise d’Embrun en 1585. Nouvelle épreuve pour les Hautes-Alpes, en 1692, avec l’invasion du duc de Savoie, Victor-Amédée II, qui ravagea tout le pays et finalement fut arrêté au col de Cabre où se situe l’épisode fameux de Philis de La Charce. Pour prévenir le retour de pareil événement, Vauban fortifia Briançon et bâtit la citadelle de Mont-Dauphin. En 1790, la Révolution démembra le Dauphiné en trois départements : Isère, Drôme et Hautes-Alpes, primitivement dénommés Est-Dauphiné, et laissa celui-ci dans une situation que Ladoucette, préfet de l’Empire, s’employa, non sans mal, à rétablir. En 1815, sur la route du retour, Napoléon fit étape à Gap où, dit-il, « il se sent en France ». La guerre de 1914/18 creusa des vides irréparables dans les rangs des régiments alpins, notamment chez les « Diables bleus » (chasseurs alpins), ce qui contribua à aggraver la dépopulation du département. Le conflit mondial 1939-1945 le soumet à l’occupation italienne d’abord, puis allemande dont il fut libéré par les armées franco-américaines, secondées de l’intérieur par l’action des maquis.