Comptoir fondé au 6ème av. J.-C. par les Phocéens, appelé « Massalia », puis colonie grecque qui tout naturellement s’allia à Rome en raison de la concurrence maritime de Carthage. Mais au moment de la rivalité entre César et Pompée, Massalia (devenue Massilia) fit le « mauvais choix » en se ralliant à ce dernier : César prit la ville en 49 av. J.-C. qui fut dès lors traitée en pays occupé, ce qui amena sa déchéance aggravée par les invasions barbares et sa quasi-destruction par les Sarrasins.
L’Eglise représenta alors la seule autorité réelle ; Marseille avait été doté d’un évêché dès le début 4ème et l’abbaye de Saint-Victor, établie au 5ème, eut un immense rayonnement pendant tout le haut Moyen-Age. Avec les croisades, la ville et le port retrouvèrent une partie de leur activité; le pouvoir était alors partagé entre les vicomtes de Marseille, l’évêque et le prévôt du Chapitre; au 13ème la ville basse s’érigea en manière de république libre. Marseille eut de longs démêlés avec les comtes de Provence, qui prirent fin lorsque Charles Ier d’Anjou acquit les droits de la ville haute. La cité retrouva alors un essor économique bien qu’interrompu à différentes reprises : saccage de la ville en 1424 par les Aragonais; invasion des Impériaux en 1524 ; assassinat du consul Casaulx qui, partisan de la Ligue, s’opposait à Henri IV; prise de la ville par Louis XIV à la suite d’une révolte contre le pouvoir royal ; mais le roi préféra augmenter les franchises et favoriser le commerce, ce qui apaisa les Marseillais et engendra une ère de prospérité.
Celle-ci s’affirma jusqu’à la Révolution malgré la peste de 1720 qu i anéantit près de la moitié de la population. La Révolution apporta des luttes sanglantes dans la ville, d’abord révolutionnaire (« montée » des volontaires marseillais à Paris, hymne de Rouget de l’Isle qui devint la « Marseillaise »), puis fédéraliste et réprimée comme telle par la Convention : jusqu’à la fin du Second Empire, Marseille resta légitimiste. Le 19ème, avec l’ère coloniale, le percement du canal de Suez, le développement industriel, donna à Marseille la place de 1er port français qu’elle occupe aujourd’hui, doublée d’une importante croissance industrielle. Bombardée de 1940 à 1944, la ville fut occupée 2 ans par les Allemands qui détruisirent un quartier du Vieux-Port, et fut libérée le 28 août 1944 par les troupes françaises de la 1ère D.B. Marseille a reçu la croix de guerre en 1949.
Patrie de nombreuses célébrités : les hommes d’Etat (le conventionnel Barbaroux, la reine de Suède Désirée Clary, Emile Ollivier, Thiers) ; l’Histoire (Camille Jullian); les Lettres (Honoré d’Urfé, Edmond Rostand, Edmond Jaloux, Edouard Peisson, André Suarès); les Arts (Pierre Puget, Daumier) , la Peinture (Duparc, Ricard, Monticelli); la Musique (Ernest Reyer, Vincent Scotto, Darius Milhaud)… Pour la commodité de consultation il a été adopté un plan de présentation quartier par quartier; on trouvera ensuite une liste détaillée des musées, qui n’ont fait l’objet que d’une mention de situation dans le descriptif général. Ordre descriptif : Vieux-Port (vieille ville et la Joliette au nord, partie sud avec Saint-Victor et Notre-Dame-de-la-Garde), Canebière et quartiers latéraux, quartier est et Prado, architecture moderne, littoral, périphérie.