L’Arc de Triomphe
Situé à environ 80 mètres en avant des remparts romains, il a été construit à l’intersection du pomoerium (délimitation de la cité) avec le grand axe Nord Sud de la colline. A l’image du théâtre, cet arc de triomphe est un témoignage de grande importance pour l’art romano-provençal et l’un des plus anciens arcs à trois passages.
Cet édifice fut érigé vers 20 avant JC, sous Auguste, et commémore la victoire des romains sur les tribus gauloises. Plus tard, vers 26 ou 27, il est dédié à Tibère, alors empereur, par la seconde légion gallique.
Vous pourrez admirer plusieurs scènes. Sur les faces Nord et Sud se trouvent des panneaux d’armes reproduisant les armes gauloises du 1er siècle ainsi que des peltes, les boucliers imaginaires des Amazones. Sur le premier attique on notera également des dépouilles navales (proues, avirons, ancres…).
Ces motifs expriment probablement la maîtrise des mers que confère à Rome la victoire d’Actium, bataille navale opposant Cléopâtre et Antoine, ancien général de César, à Auguste.
Sur l’attique supérieur le visiteur pourra encore s’attarder sur les scènes de batailles où les légionnaires romains s’opposent aux celtes.
Le Théâtre Antique
Le témoignage que nous laisse le théâtre antique, construit au début du 1er siècle de notre ère, est tout à fait exceptionnel puisqu’il fait parti des trois théâtres au monde (et l’unique en Europe) ayant encore leur murs de scène.
Toutefois, aussi curieux que cela puisse paraître, le théâtre n’a pas toujours eut la forme et l’usage qu’on lui connaissait sous la Rome Antique, et encore de nos jours. En effet, au IVème ou Vème siècle l’édifice brûla et fut oublié. Il devint alors un quartier d’habitations et le demeura jusqu’au XIXème siècle, moment où l’architecte A. Caristie en commença le dégagement.
Long de 105 mètres pour une hauteur de 36 mètres, le mur de scène se compose, à l’extérieur, de cinq divisions horizontales. Au rez-de-chaussée des baies arrondies alternant avec des pilastres permettaient la communication entre la scène et un portique accolé au mur extérieur. Cette série de baies est interrompue par trois portes : au centre, la porte royale et de part et d’autre les hospitales qui correspondent respectivement sur la scène (du théâtre) aux entrées des premières rôles et des artistes secondaires.
Le second niveau du mur livre quant à lui de précieuses informations sur l’architecture originelle du monument : nous y trouvons des traces de la toiture ainsi que deux rang de corbeaux qui permettaient de ficher les mâts à l’extrémité desquels on pouvait insérer le système de poulies et de cordages qui servaient à manier le vélum, une sorte de toiture en tissu dont le but était d’ombrer les gradins.
A l’intérieur du monument ce mur ne manque pas de conférer à la scène une impression de grandeur, replongeant aisément le visiteur dans l’ambiance des comédies ou des tragédies antiques. Exhumé en 1951, vous ne manquerez pas de remarquer, dans la niche centrale du mur, une statue de l’empereur Auguste haute de 3.5 mètres.
L’hémicycle, adossés à la colline, se compose de 37 gradins répartis en 5 cinq zones concentriques qui pouvaient accueillir 9000 spectateurs. Ces spectateurs, toutefois, ne pouvaient se placer à leur guise et les positions reflétaient les conventions sociales. Cela était matérialisé par des inscriptions sur les gradins. Ainsi, les trois premiers gradins étaient réservés aux chevaliers. Au-dessus prenaient place les collèges sacerdotaux (prêtres et gardiens du cultes) ainsi que les membres des corporations. La seconde série était réservée au peuple et la troisième aux pullati, c’est-à-dire aux mendiants, prostituées ou indigènes. Sur le pourtour encore, s’installait les magistrats ou les notables de la cité sur des sièges mobiles.
La visite du théâtre d’Orange peut être effectuée à l’aide d’un audioguide dont il convient de souligner l’efficacité, le sérieux de même que la mise en situation tout à fait ludique qu’il procure.